PARCOURS
Abdou Salami Chaban est titulaire d’un CAP en maçonnerie. Passionné par les animaux et l’élevage depuis son enfance, plus particulièrement les bovins, Salami s’est lancé en 2011 dans un élevage à domicile de bœufs et de moutons et chèvres. Il s’est investi dans sa passion avec ses maigres moyens et sa détermination, a appris les bases théoriques de l’élevage et a perfectionné sa pratique à travers des recherches sur Internet et la consultation de praticiens du domaine. Choix payant. En effet, au Togo, comme ailleurs en Afrique, la demande de produits issus de l’élevage connait une croissance rapide en raison de la modification des régimes alimentaires entraînée par l’augmentation du revenu disponible. Cependant, cette forte demande a été le premier défi auquel Salami a dû faire face. « Très rapidement, il fallait que je trouve les moyens financiers pour augmenter la taille de mon cheptel », se rappelle-t-il. Mais, Salami voulait aussi diversifier ses sources de revenus et opte pour la production et le stockage de céréales, notamment le maïs.
Dynamique et volontaire, Salami a pu obtenir des prêts informels, mais il n’était pas satisfait. Fort heureusement qu’en Mars 2015, le Chef de l’Etat a lancé le Produit AJSEF (Accès des Jeunes aux Services Financiers) du FNFI. Les bénéficiaires sont des jeunes d’un âge compris entre 18 et 40 ans, en fin d’apprentissage ou des jeunes diplômés sans emploi ayant envie de se prendre en charge à travers l’auto emploi. Le montant maximum du crédit AJSEF est de 300 000 FCFA pour chacun des deux cycles. Salami saisit cette opportunité, fait les démarches nécessaires et obtient le financement. Avec ce fonds, il se lance effectivement dans la production et le stockage de céréales en complément de son élevage. Avec les bénéfices des premières années, il s’attèle à augmenter la taille de son cheptel.
Les efforts des éleveurs pour accéder aux marchés sont mis à mal par une multitude de problèmes. Par exemple, un retard de croissance et de développement n’est pas anodin. Cela touche non seulement l’apparence extérieure de la bête, mais aussi ses organes vitaux. Si un animal est dénutri au point que cela affecte voire stoppe le développement de ses organes vitaux, la bête ne s’en remettra jamais, même si les conditions alimentaires s’améliorent par la suite. C’est grâce au Financement FNFI que Salami a pu relever ce défi. Il raconte : « Avec le financement FNFI, je me suis lancé dans la production et le stockage de céréales, et je m’en sors. Mais, je dois avouer que c’est avec les bénéfices de la commercialisation des céréales que je suis parvenu à payer un vétérinaire pour le suivi de mon cheptel. Mes animaux sont robustes et se vendent rapidement au marché ».
En effet, sur les marchés, les animaux doivent être en bonne santé et bien nourris pour se vendre à un bon prix. Pour produire des produits d’une bonne qualité régulière, les animaux ont besoin de façon constante de fourrage, de vaccins et d’autres intrants. S’ils tombent malades ou ont faim, leur production va baisser, et leur valeur marchande baissera. S’ils meurent, ce sera une perte totale pour leur propriétaire. Avec le FNFI, Salami a su donner à ses animaux une nourriture et des soins vétérinaires de qualité supérieure et en quantité plus élevée.
Du fait de la demande en constante évolution, la production mondiale de produits issus du bétail est en augmentation. Une hausse assurée majoritairement par les fermes et les exploitations comme celles de Salami. Récemment, il a d’ailleurs pu obtenir avec Nkodédé, un financement de 3 millions de FCFA qui lui a permis d’étendre son exploitation agricole et d’acquérir de bons géniteurs. Aujourd’hui, il dispose dans son cheptel de 50 Bovins et de 30 Moutons et Chèvres.
SURMONTER LES DEFIS
Les intrants de production pour la commercialisation du bétail doivent répondre aux objectifs suivants :
- garder les animaux en bonne santé et prévenir les épidémies.
- maintenir et améliorer la production de viande et de lait.
- faciliter la production de produits sûrs et de qualité.
- répondre aux exigences des consommateurs et être conformes aux réglementations.
Des objectifs qui nécessitent du financement. Pour Salami, l’accès au financement a été le premier des obstacles à la croissance de son cheptel. Mais, depuis quelques années, avec le FNFI et d’autres mécanismes de financements mis en place par le gouvernement, les TPME se trouvent moins restreintes dans l’accès aux capitaux dont elles ont besoin pour croître et se développer. Les produits adaptés existent et les TPME qui se rapprochent du FNFI et d’autres structures étatiques y ont accès. En plus les taux d’intérêt sont avantageux. Comme d’autres jeunes, Salami a fait les démarches nécessaires et a eu du financement grâce au FNFI.
OBJJECTIFS ET CONSEILS AUX JEUNES TOGOLAIS
Le rôle déterminant des TPME qui composent l’immense majorité des entreprises au Togo n’est plus à démontrer, en particulier pour l’emploi. Raison pour laquelle le gouvernement du Togo s’emploie à travers le FNFI à mettre en place des instruments et des dispositifs qui les aideront à accéder plus facilement aux financements dont elles ont besoin. Salami l’a compris. Il dit ceci : « Mon objectif c’est d’avoir une ferme plus grande et avoir du personnel. Je voudrais aussi avoir un jour une charcuterie. Aujourd’hui, avec ce que je vois, je pense que je peux réaliser mon rêve avec le FNFI ». Et il conclue. « Il faut de la volonté et de la témérité pour réussir. Mes jeunes frères, croyez en vos rêves. N’abandonnez jamais. Et surtout, allez vers les structures comme le FNFI »